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CORPS MULTIPLE :
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une
rencontre pluridisciplinaire artistique
aux Bains Municipaux de Strasbourg en juin 2006,
organisée par l'association "Rodéo
d'Ame"
Performances,
expositions et débat philosophico-artistique.
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Participants
: Andréa
Leonelli-peintures,
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Corps
qui danse, corps qui crie,
Corps qui dit sa différence,
Perspective d'une normalité jamais atteinte,
AL TÉ RI TÉ
Hideux tourment de celui qui se sent malade,
De n'être pas parfait,
Fragments et coupures,
IN TÉ GRI TÉ
Pense à panser tes plaies,
Ça dégouline de partout,
Les larmes, la sueur, la sève de ton être,
Festin symbolique et maîtrise du paraître,
A NO RÉ XIE
Le corps instrument devient torture de l'âme,
Monstre incarné, chair fantasmée,
Le corps va mal en dedans
DÉ SAR TI CU LÉ
Et sinon ?
Pense à regarder celui qui vient vers toi
Andréa
Leonelli, 2006.
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Olivia
Benveniste-dessin,
Etienne Gendrin-dessin,
Alexandra Vukovic-photographie,
Daniel Cassel-débat
philo,
Joël Curtz-performance,
Younes Baba-Ali-vidéo,
Baptiste Cogitore-photographie,
Claire Audhuy-art scénique,
Pierre Lambla-performance.
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Article
des DNA (PDF)
Affiche
de la rencontre (PDF)
Un
livre-évènement retraçant la rencontre
est sorti au printemps 2007.
Il est disponible à la "Librairie
"Quai des Brumes"
à Strasbourg ( Grand' Rue ).
Accéder
au site corpsmultiple.fr
contacter
l'association Rodéo d'Ame
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Des murmures, des corps se frôlent à l'entrée
des Bains,
des étoffes se froissent, légères, c'est
l'été, il fait chaud. Ça commence.
Ce 24 juin au soir, voit se rencontrer des gens, des inconnus
qui se regardent, des amis qui se rejoignent, le vous qui devient
tu. Dans la valse des gens qui vont et viennent, d'une salle à
l'autre, d'une cabine de douche à un hall à colonnades,
les yeux voient, les mains sentent, les oreilles se tendent, le
corps est mis à contribution, il expérimente. On
se retrouve unis dans un même regard, à contempler
là une rêveuse dans son cerceau, ici un film délicat
et pudique, et dans un même élan, nous sommes invités
à interroger, pénétrer la sphère intime,
où parfois, la rencontre se fait.
On apprend autant sur soi en participant, en expérimentant,
qu'en prenant conscience de ce qu'on ne peut pas ou ne veut pas
expérimenter. J'ai personnellement testé la demi
sphère, rencontré l'aimable personne qui l'habitait
le temps d'une soirée. Ce n'était pas une posture,
une intervention, c'était une vrai personne capable d'accueillir
l'autre, mais aussi de garder ses distances si le besoin s'en
ressentait. Car finalement passée le premier obstacle,
fait ici de toile et de bois, il reste toujours une frontière,
fine pellicule ou infranchissable carapace, qui nous colle à
la peau pour toujours et nous protège de l'extérieur.
C'est rassurant d'une certaine manière, car on a un peu
peur de déranger au début, c'est délicat
de s'imposer à l'autre, mais c'est sans compter sur la
capacité de chacun à réagir, malgré
le rôle, passée la sphère symbolique on ne
rencontre vraiment quelqu'un que dans la réciprocité.
Ouf !
Une autre sphère a marqué mon souvenir - peut-être
erroné - une ''poche '' rose et douce, une fente pour y
pénétrer, un placenta géant, mais je n'ai
plus depuis longtemps le fantasme de retourner dans le ventre
de ma mère. Je suis mieux dehors que dedans, voilà
une rencontre qui ne s'est pas faite.
Et puis il y eu les cris, les poings cognés sur la poitrine,
les mouvements brusques d'une robe qu' on soulève. Restent
les images rapides, entrechoquées et perçantes de
Corps Encore. Et je me souviens de la toute dernière performance,
la révolte d'un corps différent, mais je me souviens
surtout et pour longtemps du sourire radieux d'Ishram, quelle
belle conclusion pour cette rencontre.
Andréa
Leonelli, octobre 2006.
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